Vénérable Dagpo Rinpoché
« Les autorités françaises viennent de mettre en place des dispositifs de confinement. Il est important que tous, nous prenions connaissance des recommandations et des interdictions, et que nous les appliquions scrupuleusement, avec civisme.
Du point de vue bouddhiste indéniablement, les maladies et autres fléaux abondent dans le samsara, de manière générale. À titre personnel, que nous tombions ou non malades dépend essentiellement des karmas que nous avons ou non accumulés. En termes plus simples, cela dépend de ce que nous avons fait et faisons sur les trois plans, physique, oral et mental. Concernant la mort, le fait même que nous soyons nés implique que forcément nous mourrons, un jour, en notant que le moment de notre mort ne devra rien au hasard, mais sera également conditionné par les karmas dont nous serons alors porteurs.
Tout cela pour dire que, oui, il faut que nous respections les consignes. En revanche, il est inutile de nous inquiéter. Si nous avons une religion, il est beaucoup plus constructif de prier selon les usages de notre tradition. Ainsi, nous bouddhistes, allons-nous invoquer avec ferveur le Maître et les Trois Joyaux : Bouddha, Dharma et Sangha.
Comme partout dans le monde, en ce moment même, il y a d’innombrables êtres qui souffrent de toutes sortes de maladies et/ou qui sont sur le point de mourir ; je suggère que nous priions pour tous ces êtres, en développant de la compassion et de l’amour envers eux. De toutes les pensées concevables, la bonté, ou encore la bienveillance, est sans nul doute la meilleure, et elle est la plus puissante des protections !
En résumé, il n’y a pas lieu de nous inquiéter. Cultivons la foi, au moins la bienveillance, et mettons un point d’honneur à respecter les consignes sanitaires, de manière exemplaire. »
Vénérable Nyanadharo
« Joie et sérénité. Éloge de l’oisiveté. Pour une fois, l’humanité peut être contente chez elle, sans contrainte d’aller travailler, d’aller visiter les uns ou les autres par politesse ou par gentillesse, sans que les « amis » ne soient contraints de recevoir… Contente chez elle.
Que chacun énumère tout ce qu’il peut faire en ce temps de confinement, qu’il n’a jamais le temps de faire même en vacances, même en week-end, c’est comme si le bon Dieu était parti en vacances. À chacun, je dis : faites le minimum d’effort : aller chercher de la nourriture. Je vous laisse à vos réflexions… »
Docteur Dinh Hy Trinh
« Nous vivons actuellement une pandémie virale grave, non pas par sa létalité, mais par son expansion particulièrement rapide et étendue, d’autant plus qu’elle est constamment relayée par les médias, égrenant chaque jour des chiffres plus inquiétants.
Comment faire alors pour ne pas laisser se développer l’anxiété, l’angoisse du lendemain, voire la dépression ? D’autant plus que les directives sanitaires sont devenues drastiques, avec un confinement perturbant notre vie quotidienne.
Face à cette crise, essayons comme le conseille le Bouddha, de voir les choses « telles qu’elles sont » (yatha-bhuta). C’est-à-dire en nous informant des faits scientifiques réels, et ne pas nous laisser envahir par des suppositions, des idées imaginaires, nées de fausses informations.
Cette épidémie, les scientifiques l’ont précisé, peut être rapprochée de celle du SARS liée à un autre coronavirus, apparue aussi en Chine en décembre 2002, et se répandant dans le monde, avec un pic en avril 2003 et se terminant en juin 2003. Selon toute vraisemblance, la sensibilité à la chaleur du virus fait aussi que l’épidémie actuelle se terminera en juin 2020.
Dans les semaines à venir, chacun de nous devra affronter des situations difficiles, c’est sûr, mais cela ira certainement mieux le lendemain.
Si nous suivons rigoureusement les consignes d’hygiène, de distanciation sociale, si nous nous entraidons les uns les autres, si nous faisons confiance aux professions de santé qui se dévouent jour et nuit pour nous, tout en restant optimiste, heureux de vivre, alors tout ira bien ! Comme disait le maître Zen Dôgen : « Le monde vivant, c’est juste comme un clair de lune qui se reflète sur une goutte de rosée ». Le Covid-19, lui aussi, est dans le clair de lune.