Rêver grand d’Elsa Grangier

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À la question « Quelle planète laisse-t-on à nos enfants ? », Elsa Grangier répond en écho : « Quels enfants laisse-t-on à notre planète ? ». Dans son livre Rêver grand, la réalisatrice conte les coulisses d’une aventure collective, celle du « Lobby de Poissy », premier mouvement protecteur de la planète représenté par des enfants.

Il était une fois… une classe de CM2 scolarisée dans une banlieue défavorisée de cette commune des Yvelines. Soucieux de protéger les êtres sensibles qui peuplent la Terre, les élèves et leur enseignante Anaïs Willock réussirent à fédérer 310 jeunes – dont des élèves de La Réunion, de la Guyane et de la Polynésie française – de dix États d’Europe pour penser et rédiger, ensemble, la première Déclaration européenne des droits de la planète et du vivant (1).

L’autrice, qui fut partie prenante de cette aventure, persuadée « que l’école est le berceau de l’engagement citoyen », en révèle avec un formidable sens du suspense les multiples rebondissements. Au fil de ces 192 pages, on partage ainsi avec émotion les espoirs, les victoires et les déboires du Lobby de Poissy, qui rêve toujours plus haut. Jusqu’au firmament. Depuis leur classe verte, en 2017 dans l’Isère, où ils observèrent les étoiles accrocher le ciel de leurs cinq branches à leur présentation, le 27 novembre 2019, de leur inspirante Déclaration au cœur de l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, dans lequel flotte le drapeau bleu orné de douze étoiles d’or, en passant par la venue dans leur école de l’astrophysicien Hubert Reeves devenu leur bonne étoile. À chaque étape du périple, Elsa Grangier embarque le lecteur, comme lors de la rencontre des élèves avec l’ancien Président de la République, François Hollande, auquel l’un d’eux pose la question qui fâche : « Pourquoi on se félicite de l’Accord de Paris alors qu’on n’arrive même pas à le faire appliquer ? ». Autre rendez-vous marquant, avec Nicolas Hulot. L’ancien ministre de la transition écologique et solidaire leur décrit les contradictions gouvernementales et constate, face à la pertinence de leurs questions : « Ils ont compris qu’on dit tout ce qu’il faut, mais qu’on ne fait rien de ce qu’il faut ».

La force de ces « avocats de la planète » pour reprendre l’expression de Karima Delli, la députée européenne qui leur a ouvert les portes de cette institution, c’est de s’exprimer avec le cœur. Hubert Reeves ne dit-il pas lui-même que « les énergies se mobilisent quand on parle au cœur, pas au mental » ? À la lecture de ce livre, sorti au moment où le Coronavirus se propage à l’échelle planétaire, on se met, nous aussi, à « rêver grand » : aussi douloureuse que soit cette pandémie, puisse-t-elle nous amener à voir là où est l’essentiel et à tout mettre en œuvre, comme nous y invite ce Lobby « positif », pour préserver le vivant.

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Sophie Solère

Sophie Solère est une journaliste économique et sociale qui s'intéresse depuis des années à l'environnement et à l'interdépendance. Elle travaille pour Bouddha News, une plateforme de médias dédiée à la spiritualité et à la sagesse bouddhiste. En pratiquant le yoga et la danse méditative, Sophie a découvert le pouvoir des voyages spirituels, qui offrent tant de chemins pour se (re)trouver. Elle se consacre à partager avec les lecteurs de Bouddha News des histoires inspirantes et des conseils précieux sur la pratique spirituelle et l'environnement.

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