« Tout l’univers apparaît et disparaît ici même, dans ce corps ». Cette phrase du Bouddha est le point de départ du chemin proposé par Martin Aylward pour nous guider, à travers notre vie, par la présence incarnée. La possibilité d’une existence humaine totalement libre est freinée par les objectifs, la dépendance à la stimulation, le confort… « Nous ne contrôlons ni ce qui nous arrive ni la manière dont nous y réagissons ». Accepter cette vérité est un grand soulagement. En méditation, il n’y a rien à accomplir. Dans un ashram, en Inde, un saddhu, Babaji, a appris à l’auteur que la présence ne dépend pas d’une expérience particulière, mais simplement de la qualité d’attention, moment après moment.
Nous sommes invités, ici, à comprendre notre soif de satisfaction plutôt que de vouloir assouvir sans cesse nos instincts. Nous jugeons en permanence notre image sociale ou celle de notre corps, selon des conditionnements culturels et familiaux. Il n’y a pourtant rien à obtenir, rien à éliminer. Il faut accueillir et explorer notre être. Pour contempler la vie corporelle, le bouddhisme Theravada utilise six méthodes : la respiration, la posture, l’activité, en prenant conscience des différentes fonctions des parties du corps, en les mettant en relation avec les éléments et, enfin, en contemplant notre vie à la lumière de notre mort future.
Explorer vers l’intérieur puis vers l’extérieur, jusqu’à s’identifier avec le cosmos tout entier, c’est la pleine expression de l’amour. Quatre mots palis qualifient la mise en pratique de notre corps d’amour. Martin Aylward les traduit selon ses propres termes : metta, l’amour qui prend soin ; karuna, l’amour qui répond, la compassion ; mudita, l’amour qui réjouit, la bienveillance fondamentale ; upekha, l’équanimité, ou le cœur aussi large que le monde. Tout ce que nous appelons « moi » et « monde » se déroule ici, dans notre expérience physique, affective, perceptive, mentale-émotionnelle et consciente. « Votre corps est l’univers », conclut l’auteur