Tout le monde connaît ce dicton : « Un esprit sain dans un corps sain ». Eh bien, l’objet de ce livre de Tulku Thondup pourrait être résumé en : « Un corps sain grâce à un esprit sain ». Destiné à un public le plus large possible, bouddhiste ou non, l’auteur nous présente dans un style clair et très agréable quelques techniques de méditation du bouddhisme tibétain à même de nous faire nous sentir mieux, aussi bien psychologiquement que physiquement. Comme le rappelle dans son avant-propos le psychologue Daniel Goleman, les progrès scientifiques faits dans le domaine de la psycho-neuro-immunologie attestent du lien entre les émotions et la santé, que ceux qui souffrent émotionnellement de façon chronique du fait de leur anxiété, leur déprime ou autre, courent deux fois plus le risque que la moyenne de souffrir d’un problème de santé majeur. À l’inverse, celui dont l’esprit est en paix avec lui-même maintient le corps en bonne santé. Vous l’aurez compris, nous sommes ici dans le préventif, car même si l’esprit a son rôle – important – à jouer dans toute guérison, il ne faudrait pas en conclure pour autant que l’on puisse se passer de la médecine pour traiter les maladies graves.
Tulku Thondup, grand maître de la tradition nyingmapa, aborde dans ce livre les grands principes de la vision tibétaine de la santé, notamment les liens qui unissent les domaines physiques et mentaux, sans omettre la dimension spirituelle. Dans cet ouvrage décomposé en trois grandes parties, l’auteur pose dans un premier temps le diagnostic du bouddhisme selon lequel la souffrance est due au mental, et que tous nos problèmes remontent finalement à l’attachement au « soi » perçu comme étant autogène, indépendant et immuable. Dans les sociétés qui sont les nôtres aujourd’hui, il est tellement aisé de se poser en victime, de reporter sur les autres les causes de nos souffrances, alors qu’il suffirait « juste » de revoir notre conception des choses pour que nous nous en portions tellement mieux. Tulku Thondup nous invite donc à un voyage, intérieur celui-là, car c’est bien en soi-même que l’on pourra trouver la paix, et que celle-ci pourra ensuite rejaillir en bien-être physique et mental.
Dans les deux parties suivantes sont expliqués les exercices concrets de méditation à même de contribuer à un mieux-être, que ce soit en dénouant les blocages d’énergie, en se débarrassant des émotions perturbatrices (peur, autodénigrement, névrose, etc.) qui nous gâchent le quotidien, ou encore en changeant notre attitude, notre manière d’agir au fil de nos journées. Le canevas vers un mieux-être proposé par Tulku Thondup n’est pas forcément aisé à mettre en œuvre en tant que prise de décision, mais vraiment à la portée de tous, le plus important étant de faire le premier pas en faisant face objectivement à ce qui nous tourmente, de développer la confiance en soi que l’on peut parvenir à un mieux-être, et de s’adonner – avec régularité – aux exercices ou méditations suggérés.
Dans son roman Le jour où j’ai appris à vivre, Laurent Gounelle écrit : « Le monde est la résultante de nos actes individuels. Se changer soi-même est la seule voie vers un monde meilleur. Un monde meilleur où il fait bon vivre ». Le Dalaï-Lama, prix Nobel de la paix, ne dit pas autre chose lorsqu’il proclame : « C’est notre comportement quotidien qui construit notre bonheur et induit un sentiment de satisfaction ou de frustration ». Méditer, c’est « habituer son esprit à… ». Voilà ce qui nous est ici proposé : habituer notre esprit à reconsidérer les événements qui nous frappent afin de ne plus les subir. On ne s’en portera que mieux !