L’harmonie intérieure de Sa Sainteté le Dalaï-Lama

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Chercheurs du bonheur prêt-à-porter, passez votre chemin. Sa Sainteté le Dalaï-Lama ne nous livre ni recettes toutes simples pour être heureux ni anecdotes croustillantes d’individus qui auraient trouvé l’amour de leur vie en écoutant ses paroles. En revanche, pour qui prend la peine de suivre son raisonnement lumineux et d’appliquer ne serait-ce qu’une partie des précieuses pratiques contenues dans ce texte, le chemin s’ouvre à lui. Reste à le parcourir. L’harmonie intérieure est un recueil d’enseignements au sujet d’un texte devenu l’un des préférés de Sa Sainteté le Dalaï-Lama : Rais de Soleil, composé au début du XVe siècle par Hörton Nam-kha Pel, disciple du grand érudit Tsong-khapa (1357-1419). Rais de Soleil est lui-même un commentaire d’un poème plus ancien, Exercer l’esprit en sept points, rédigé par Guéshé Che-ka-wa (1101-1175). Un certain nombre de pratiquants du bouddhisme tibétain ont sans doute déjà eu l’occasion de se familiariser avec cet entraînement de l’esprit, où il est question de se considérer comme le plus humble d’entre tous dans chaque relation à autrui, d’apprendre à endosser les revers et à accorder la victoire à ceux qui nous maltraitent, ou encore d’offrir à chacun aide et bonheur en prenant sur soi toutes les souffrances. Nous sommes loin des séminaires de développement personnel, puisque l’objectif n’est pas de se sentir enfin reconnu ni de « devenir quelqu’un », mais au contraire, de comprendre que le soi n’a aucune existence inhérente. Ce qu’on appelle par convention le « je » n’est que le produit de causes et de conditions, il n’existe pas de manière indépendante, nous démontre Tenzin Gyatso, qui pratique régulièrement cet exercice de l’esprit en sept points.

Au fil des pages, il rappelle les fondamentaux des pratiques du bouddhisme tibétain : cultiver l’aspiration à l’Éveil au profit de tous les êtres sensibles, et non dans un but d’intérêt personnel. Pratiquer la méditation soit analytique, en utilisant la réflexion (par exemple sur la compassion, la mort ou l’impermanence) soit unipointée, l’esprit reposant sur ce qui a été compris. Le Dalaï-Lama explique avec soin la pratique consistant à prendre sur soi les souffrances d’autrui et à lui faire don de nos propres qualités positives. Cette méditation, à accomplir au moyen de la respiration, accompagnée de visualisations, « vise à réduire et à éliminer l’attitude égocentrique, ainsi qu’à encourager la pensée de sollicitude envers autrui ». Il développe aussi avec beaucoup de clarté le chemin menant à la compréhension de la vacuité, liée à la perception que tous les phénomènes n’existent qu’en corrélation et ne sauraient donc être indépendants.

Il évoque enfin son parcours de vie, non pour se mettre en avant, simplement pour montrer comment les obstacles peuvent être des alliés sur la voie. « J’avais coutume de vivre dans un environnement très protégé, mais maintenant que nous sommes en exil, il n’y a rien de déshonorant à affronter la réalité. J’aurais même pu devenir obtus d’esprit, mais en raison des menaces et des humiliations chinoises, je suis devenu quelqu’un de vrai. »

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Sophie Solère

Sophie Solère est une journaliste économique et sociale qui s'intéresse depuis des années à l'environnement et à l'interdépendance. Elle travaille pour Bouddha News, une plateforme de médias dédiée à la spiritualité et à la sagesse bouddhiste. En pratiquant le yoga et la danse méditative, Sophie a découvert le pouvoir des voyages spirituels, qui offrent tant de chemins pour se (re)trouver. Elle se consacre à partager avec les lecteurs de Bouddha News des histoires inspirantes et des conseils précieux sur la pratique spirituelle et l'environnement.

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