Cuisiner en étant bien enraciné dans son corps

Publié le

Aujourd’hui, la technologie met à la disposition de nos cuisines des outils dignes de grands restaurants. Les robots ménagers coupent, pétrissent, battent, cuisent et les balances peuvent mesurer au dixième de gramme près nos préparations. Et si toute cette perfection scientifique nous faisait oublier notre capacité à cuisiner en s’aidant du plus sensible des ustensiles : notre corps ?

C’est avec l’émancipation des femmes dans les années 70 que s’est démocratisée l’utilisation des robots ménagers, créés en premier lieu pour la restauration collective. Le premier robot trancheur vit ainsi le jour en 1963, inventé par Pierre Verdun. Les designers industriels rivalisèrent ensuite de créativité pour répondre aux désirs de femmes de réduire le temps de préparation des repas. Aujourd’hui, la cuisine retrouve ses lettres de noblesse principalement dans son lien direct à la terre que nous cherchons à protéger. Elle n’est plus le seul territoire des femmes ni celui de l’art culinaire et cumule les valeurs de l’écologie, de l’éthique, de l’héritage culturel, de l’histoire des terroirs et de la bienveillance à la Terre.

Ce rapport holistique à la nourriture a toujours été présent dans la pratique zen. Dans le texte de maître Dôgen, Instructions au cuisinier zen, écrit dans le Japon du XIIIe siècle, chaque tâche quotidienne est le moyen de se reconnecter à notre nature profonde et au vivant. Ainsi, rester en contact avec les ingrédients, ressentir le poids des choses, découper, râper, tout cela contribue à nourrir ce lien de non-séparation.

À Soji-ji, l’un des deux principaux temples de l’école Soto, où chaque année cinquante moines démarrent leur formation en cuisine, les takuans (radis blancs séchés) du matin sont découpés à la main. De leur épaisseur dépendra la fin de la formation de chacun, leur régularité révélant l’état spirituel du moine effectuant cette tâche. Il en va de même de la manière dont est épluchée une pomme en ne faisant qu’une seule épluchure ou dont est découpé en spirale un concombre sans qu’il se divise. Tout cela témoigne de la pratique de celui qui s’y exerce. Le geste exprime une continuité de l’esprit en harmonie avec l’action. Sujet et objet se confondent pour s’unifier.

Pratique :

Dans notre cuisine, nous pouvons contacter cette réalité de l’unité en cuisinant.
Aussi pour cette suggestion culinaire, je vous propose de vous essayer à la mesure d’un verre et d’oublier la mesure scientifique de vos balances.

Dans le texte de maître Dôgen, Instructions au cuisinier zen, écrit dans le Japon du XIIIe siècle, chaque tâche quotidienne est le moyen de se reconnecter à notre nature profonde et au vivant.

Céréale : quinoa
Plat : sauté de légumes au chou rouge et pois chiches
Crudités : crudités de céleri rave râpé à la sauce raifort ou mayonnaise

Pour 4 personnes :
– Un demi-verre (contenance de 15 cl) de quinoa à faire cuire dans deux fois son volume d’eau, parsemé de graines de sésame ou autre.
– Deux à quatre carottes (de couleurs si possible) + un panais + un gros navet jaune (c’est ce que j’ai utilisé) + un bouquet aromates + le reste de céleri rave + un verre de pois chiches cuits + huile d’olive + sauce soja + un demi-chou rouge + quatre pommes type Canada + un verre de vinaigre de cidre + un peu de gros sel.

Découpez le chou en lanières. Mettez-le à cuire avec le sel et le vinaigre à couvert. Découpez les pommes, épluchez-les et ajoutez-les. Cuire à feu doux et à couvert.
Découpez les légumes et faites-les sauter à feu doux/moyen à la poêle et à couvert avec un peu de sel et un bouquet garni frais (laurier, thym, romarin, sauge) ou des aromates déshydratés jusqu’à ce qu’ils soient tendres, mais croquants. Retirez le bouquet. Réservez-le. Faites sauter les pois chiches à feu vif dans un peu de sauce soja et d’huile d’olive. Mélangez le tout. Déposez un peu de chou rouge et la potée dessus.

– Un quart de céleri rave ou un demi (s’il est petit) râpé + un càs de purée de raifort + un demi-càs de sucre + vinaigre + un quart de crème soja en brique ou sauce mayonnaise (un tiers de verre de lait de soja + deux tiers d’huile de tournesol + un quart de jus de citron et sel au bras mixer). Mélangez la sauce choisie avec le céleri râpé.

Photo of author

Sophie Solère

Sophie Solère est une journaliste économique et sociale qui s'intéresse depuis des années à l'environnement et à l'interdépendance. Elle travaille pour Bouddha News, une plateforme de médias dédiée à la spiritualité et à la sagesse bouddhiste. En pratiquant le yoga et la danse méditative, Sophie a découvert le pouvoir des voyages spirituels, qui offrent tant de chemins pour se (re)trouver. Elle se consacre à partager avec les lecteurs de Bouddha News des histoires inspirantes et des conseils précieux sur la pratique spirituelle et l'environnement.

Laisser un commentaire