Imaginez un bateau avarié dans lequel il serait nécessaire d’utiliser toute la puissance des machines pour pomper l’eau des cales. Mais les passagers de première classe veulent continuer à utiliser l’air conditionné et autres facilités, tandis que les passagers de deuxième classe n’ont pour seule préoccupation que de se faire surclasser en première. Bientôt, tout le monde coule, après avoir utilisé ou tenté d’utiliser l’air conditionné pendant quelques heures de plus, au lieu d’être tous sauvés. Sur un bateau normal, un capitaine prend les mesures nécessaires pour empêcher le naufrage. Ici, les passagers insistaient pour être leurs propres chefs.
L’approche actuelle de l’environnement, des changements climatiques et d’autres défis pressants de notre époque (désarmement, régulation de l’avidité qui mène le libre marché économique, etc.) est celle de tribus se disputant l’usufruit et la propriété d’un bateau qui coule, d’une forêt en feu et d’une bombe à retardement.
Les chefs d’État se sont comportés comme les chefs de grandes tribus. Certains sont peut-être plus sages que les autres, mais ils n’ont guère d’influence sur les autres tribus, parfois même sur leur propre tribu.
Les problèmes mondiaux ne peuvent être traités que par des institutions transnationales. Dans un monde global, les chefs d’État devraient jouer le rôle de gouverneurs de provinces qui administrent les affaires locales et déférer les décisions à une autorité transnationale lorsque le sort du monde entier est en jeu.
Personne n’en veut ? Bien. Alors, nagez maintenant.