Ce livre est d’abord un petit bijou, merveilleusement publié et illustré. On a envie de le garder près de soi et d’y revenir souvent pour cueillir les perles que sont ces histoires zen. Elles brisent toute morale et conception étriquée du monde. Elles bousculent, interrogent, font sourire. Il faudrait les relire souvent pour les appréhender tout à fait. Et encore… Leur sens semble se creuser à l’infini puisque toutes sont issues de grands maîtres zen de Chine et du Japon.
Au cœur du zen, il y a cette affirmation promulguée par Dofuku : « À mon avis, la vérité est au-delà de l’affirmation ou de la négation, car c’est ainsi qu’elle se manifeste ». Ainsi, chacune de ces histoires va au-delà des mots, car elles visent l’esprit originel de l’homme. Il est donc impossible de donner une signification au zen, car si on le définit, on n’est pas zen. Toutes ces histoires succulentes devenues de véritables classiques ont un point commun : elles aspirent à servir humblement l’humanité en accomplissant sa présence en ce monde avec amour. On découvre néanmoins que les maîtres zen donnent souvent des coups de bâton à leurs disciples. C’est ainsi que, souvent, ils trouvent l’illumination. Comme la vie qui donne des coups pour nous sortir de notre léthargie… Certains vers comme ceux de Hoshin courent en nous comme une chanson douce qui touche au cœur : « Je viens de la lumière / Et retourne à la lumière / Qu’est-ce que c’est ? ».