Selon la légende, il s’agirait d’un prince d’un petit royaume situé au pied de l’Himalaya, qui vers la trentaine aurait quitté sa famille et son palais, afin d’aller à la recherche de la vérité, en menant une vie d’ascète errant, pendant plusieurs années.
Après avoir atteint l’Éveil, c’est-à-dire percé les secrets de la vie et de la condition humaine, il aurait parcouru la basse vallée du Gange afin d’enseigner sa doctrine, accompagné d’une communauté de moines, la Sangha (Tang en vietnamien), jusqu’à sa disparition à l’âge de 80 ans.
Son enseignement, le Dharma (Pháp, en vietnamien), a d’abord été transmis oralement, puis consigné par écrit dans un ensemble de textes appelé le Canon pali, formé de trois parties ou Corbeilles (Tipiṭaka, en pali, Tam Tạng, en vietnamien) : les Discours (Sutta en pali, Kinh en vietnamien), les Préceptes (Vinaya en pali, Luât en vietnamien) et les Commentaires ultérieurs (Abhidhamma en pali, Luân en vietnamien).
Dans la tradition du Petit Véhicule, on lui rend hommage dans ces termes : Hommage au Bienheureux, Complètement Délivré et Parfaitement Éveillé ; dans la tradition du Grand Véhicule : Hommage au Maître Fondateur, le Sage Silencieux de la lignée des Sakya.
Il fait partie des Trois Trésors : le Bouddha, le Dharma et la Sangha, auprès desquels l’adepte bouddhiste prend refuge.
Quels sont ses courants ?
Il existe plusieurs courants dans le bouddhisme, nés de sa propagation au cours de son histoire étendue sur 25 siècles, et à travers diverses régions du monde.
On peut distinguer grossièrement deux grandes branches ou Véhicules :
- La première branche, le Theravada ou Petit Véhicule (appellation péjorative qu’il vaut mieux remplacer par Véhicule des Anciens), est pratiquée dans les pays du sud-est asiatique comme le Sri Lanka, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et l’extrême sud du Vietnam.
- La seconde, le Mahayana ou Grand Véhicule, se subdivise en une sous-branche particulière, le Vajrayana ou Véhicule du Diamant, pratiqué au Tibet, dans les pays voisins et la Mongolie à partir du VIIe siècle, et en plusieurs écoles mahayanistes apparues en Chine entre le IVe et le VIe siècle, se propageant ensuite au Japon, en Corée et au Vietnam.
Ce sont : l’École de la Terre Pure (Jingtu en chinois) qui domine actuellement, suivie par les Écoles de Méditation (Chán, ou Zen au Japon, Son en Corée et Thiên au Vietnam), alors que l’École Ésotérique (Mizong en chinois), l’École de la Guirlande de Fleurs (Huayan en chinois) et l’École de la Plate-Forme Céleste (Tiantai en chinois) ne sont plus guère influentes, si ce n’est à travers une pratique religieuse assez syncrétique dans la plupart des pagodes mahayanistes, mêlant les prières, la récitation des sutras et des mantras à la méditation.
Après avoir atteint l’Éveil, c’est-à-dire percé les secrets de la vie et de la condition humaine, le Bouddha aurait parcouru la basse vallée du Gange afin d’enseigner sa doctrine, accompagné d’une communauté de moines, la Sangha, jusqu’à sa disparition à l’âge de 80 ans.
Au point de vue doctrinal, le Theravada, qui s’appuie sur le Canon pali, est relativement homogène et le plus proche du bouddhisme originel, alors que les écoles du Mahayana sont plus hétérogènes et plus éloignées du bouddhisme originel, car elles s’appuient chacune sur l’un ou plusieurs sutras particuliers apparus bien plus tard, comme le Sutra du Cœur et le Sutra du Diamant, appartenant au grand recueil Perfection de Sagesse, le Sutra du Lotus, les Sutra Amitabha, le Sutra de la Descente à Lanka, de la Guirlande de Fleurs, de la Marche Héroïque, etc.
Elles tirent aussi leurs idées des écoles philosophiques mahayanistes, comme l’École du Milieu (Madhyamaka en sanskrit), avec la notion de « vacuité » (sunyata), et l’École Rien-que-Conscience (Cittamatra en sanskrit), avec la notion de « conscience-réceptacle » (alayavijnana) devenant synonyme de « nature de Bouddha » (buddhata), intemporelle et éternelle.