Le Nouvel An chinois 2020 : l’année du rat

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Selon le calendrier luni-solaire, que l’on dit avoir été inventé en 2637 avant notre ère par le mythique Empereur Jaune, le Nouvel An chinois tombe cette année le 25 janvier 2020 et fêtera le signe du rat.

Attention boulier chinois : dans l’ancien Empire du Milieu, l’année comptait douze lunes de 29 ou 30 jours chacune, soit 354 jours en tout. Pour corriger le décalage d’environ 10 jours qui existait avec l’année solaire de 365 jours, a été ajouté mécaniquement un mois. Le 1er de l’an correspondant toujours à la deuxième nouvelle lune après le solstice d’hiver, il tombe donc entre la fin du mois de janvier et la première quinzaine du mois de février.

Les animaux du zodiaque

Chaque année est symbolisée par un animal qui revient tous les douze ans et l’un des cinq éléments : l’eau, la terre, le métal, le feu et le bois. La légende raconte que c’est le Bouddha qui aurait organisé ce cycle. Ayant demandé à toutes les espèces du règne animal de venir le voir pour qu’il les bénisse, douze animaux seulement s’étant présentés, il leur aurait attribué un signe astrologique et une constellation dans l’ordre de leur arrivée qui fut, du premier au dernier, le rat, le buffle, le tigre, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien et le cochon. Le 25 janvier 2020 marque l’entrée dans l’année du rat. En règle générale, il symbolise le charme et l’agressivité. Mais, l’astrologie chinoise est en fait très complexe. Une année s’étudie en prenant en compte, notamment l’animal, l’élément qui lui est associé, et bien d’autres facteurs terrestres et célestes. Cette année est celle du rat de métal qui a tendance à se complaire dans un certain pessimisme.

Célébrer en famille les énergies de la nouvelle année

Le Nouvel An, ou fête du printemps, est avant tout une fête familiale. En Chine, de grandes réjouissances se déroulent pendant quinze jours dans tout le pays. La danse des lions est effectuée devant les magasins pour porter chance aux commerçants et des dizaines de pétards sont allumés à cette occasion pour chasser les mauvais esprits. Le dernier jour, la traditionnelle fête des lanternes, ou Yuanxio du nom des gâteaux que l’on mange à cette occasion, clôture les festivités.

La danse des lions est effectuée devant les magasins pour porter chance aux commerçants et des dizaines de pétards sont allumés pour chasser les mauvais esprits.

À l’étranger, d’imposants et magnifiques défilés sont également organisés, partout où existent des communautés chinoises. Ils sont l’œuvre d’associations représentant différentes provinces ou communautés ethniques et linguistiques de Chine. À Paris, trois défilés ont lieu : dans le XIIIe arrondissement, là qu’on trouve la plus importante diaspora chinoise d’Europe, à Belleville et dans le IIIe arrondissement, le plus ancien quartier chinois d’Europe. Chaque année, dans le XIIIe, les badauds assistent fascinés au passage de personnages mythiques comme Shuiwei Niangniang, la déesse des gens de mer vénérée par les marins, les pêcheurs, les marchands au long cours, les émigrants et tous ceux qui affrontent les périls des voyages en mer. Leizu, la première épouse de l’Empereur Jaune, qui découvrit le cycle complet du bombyx du mûrier, inventa la serriculture et le tissage de la soie. Les huit immortels (ba xian) chers aux taoïstes. Et le dragon, animal mythique par excellence, qui défendait autrefois l’Empire du Milieu et symbolisait depuis la dynastie des Han (206 av. J.-C. – 220), l’empereur de Chine. Selon la légende, l’animal reste sous terre et dans les eaux durant la période hivernale et émerge au moment du printemps, saison qui caractérise le réveil des forces de la nature, la fécondité et la résurgence de la vie sous toutes ses formes, aussi bien animale que végétale.

Cette époque de l’année est aussi l’occasion de prier selon les traditions bouddhistes, confucianistes et taoïstes pour que les vœux de chacun soient exaucés et de célébrer le culte des ancêtres, les personnes décédées et d’entretenir les tombes.

Le Nouvel An est un moment de partage et de convivialité essentiel en Chine. La tradition évolue, mais reste malgré tout un lien identitaire fort pour les nouvelles générations. À l’étranger, de plus en plus d’Occidentaux se joignent aux diasporas chinoises pour fêter l’arrivée du printemps avec elles. Le vivre ensemble trouve ainsi dans ces moments privilégiés, une façon de se construire durablement.

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Fabrice Groult

Fabrice Groult est un aventurier, photographe et bouddhiste qui parcourt le monde depuis son plus jeune âge. Après avoir étudié le bouddhisme en Inde, il s'est engagé dans un voyage de dix-huit mois à travers l’Asie qui l'a mené jusqu'en Himalaya, où il a découvert sa passion pour la photographie. Depuis, il a parcouru le monde pour capturer des images de beauté et de sagesse bouddhiste. Il a été guide pendant dix ans, et est aujourd'hui journaliste chez Bouddha News.

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