Entre nous, cher lecteur, avouez-le, combien de fois vous êtes-vous dit : « Allez, c’est décidé, je me mets à la méditation », mais que plein de (bonnes ?) raisons vous ont fait repousser le moment de vous asseoir sur un coussin – ou une chaise, ou adopter toute autre position, à condition d’être confortable – à « demain », « plus tard », voire « quand je serai à la retraite et que j’aurai enfin du temps » ? Eh bien, si ça peut vous rassurer, vous n’êtes pas le seul ! Non. Et ce n’est rien moins que le chat du Dalaï-Lama en personne qui nous en fait la confession. Notre féline narratrice admet être bourrée de qualités, être devenue une célébrité mondiale, mais une méditante accomplie, hélas non, et ce malgré l’environnement privilégié qui est le sien. Et de murmurer penaude que, dès qu’elle tente de se concentrer ne serait-ce que sur sa respiration, son esprit se met aussitôt en branle et à frénétiquement penser aux délicieux mets que lui prépare la cuisinière particulière du Prix Nobel de la paix. Ou encore à l’inconfort et aux douleurs ressenties dans les positions adoptées si au contraire… Cela vous rappelle quelque chose, ou plutôt quelqu’un ?
Voilà donc l’objectif affiché de ce troisième opus de David Michie : nous encourager et nous offrir des pistes pour pratiquer la méditation et prendre un peu mieux les rênes de notre esprit si tumultueusement distrait. Mais dans quel but ? En effet, la pratique de la méditation, bien que potentiellement source d’un bien-être immédiat, n’est pas une fin en soi, elle n’est qu’un outil pour parvenir à un vrai bonheur. Nous sommes tous confrontés à des difficultés plus ou moins vives, mais la façon dont nous y faisons face peut changer la manière dont nous traversons ces épreuves.
Ce que le célèbre moine tibétain nous transmet ici par l’intermédiaire de son compagnon félin, c’est que les pensées qui traversent notre esprit ne sont pas permanentes. Elles surgissent, restent, puis passent, mais elles ne constituent en rien notre esprit, tout comme les nuages qui obscurcissent parfois le ciel finissent également par disparaître. Ce que la méditation nous permet de découvrir, ce n’est rien moins que la véritable nature de notre esprit, celui d’un amour pur et incommensurable, accompagné d’une compassion pure et incommensurable.
À travers la narration souvent espiègle de notre célèbre CDSS (Chat De Sa Sainteté), propre à susciter les sourires du lecteur, l’auteur clarifie quelques regrettables malentendus. Ainsi en est-il de la confusion à propos de la pleine conscience. S’agit-il également de méditation ou s’agit-il plus d’un état d’esprit ? Il ne nous appartient pas de rapporter ici l’explication donnée par le Dalaï-Lama et que notre malicieuse chatte nous révèle. Ce que nous pouvons toutefois dire, c’est que Le pouvoir du miaou est un guide savoureux qui nous offre des pistes pour trouver le chemin du bien-être et de la découverte de notre vraie nature.
Nous ne ressentirons désormais plus qu’enthousiasme à l’idée de nous asseoir sur notre coussin pour nous adonner à la méditation car, comme l’écrivait le lexicographe et poète Pierre-Claude-Victor Boiste : « La méditation tire l’âme d’une prison, elle lui fait respirer l’air céleste »