Généralement, les refuges et les cinq préceptes (ou huit lors de fêtes ou de circonstances exceptionnelles) se prennent dans une pagode, devant un bhikkhu ou une bhikkhuni ; si ce n’est pas possible, devant un ou une laïque qui connaît bien les dix préceptes. S’il n’y a absolument personne, on peut les prendre soi-même. Ce rituel donne lieu à un dialogue dont les formules, récitées en pali dans la tradition Theravada (présentée ici), ont été fixées au cours des siècles.
Les disciples disent : « mayam bhante tisaranena saha attangasamannagatam uposatham yacama » (Nous vous demandons le triple refuge ainsi que les huit préceptes).
On commence par rendre hommage au Bouddha :
« namo tassa bhagavato arahato samma-sambuddhassa
namo tassa bhagavato arahato samma-sambuddhassa
namo tassa bhagavato arahato samma-sambuddhassa. »
(Hommage à lui, le Parfait, le Bienheureux, l’Éveillé)
Puis on prend refuge dans les Trois Joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha) :
« buddham saranam gacchami (Je vais vers le Bouddha comme vers un refuge)
dhammam saranam gacchami (Je vais vers le Dhamma comme vers un refuge
sangham saranam gacchami. » (Je vais vers la Sangha comme vers un refuge)
La formule est répétée trois fois, autant pour marquer la vénération aux trois Joyaux que pour s’assurer que le récitant les prononce, au moins une fois, en toute conscience.
« dutiyampi (pour la deuxième fois) buddham saranam gacchami
dutiyampi dhammam saranam gacchami
dutiyampi sangham saranam gacchami. »
« tatiyampi (pour la troisième fois) buddham saranam gacchami
tatiyampi dhammam saranam gacchami
tatiyampi sangham saranam gacchami. »
Le bhikkhu dit : « tisarana-gamanam nitthitam » (le triple refuge est complet).
Les cinq préceptes
Les facteurs qui permettent de savoir si un précepte est violé ont été définis dans les commentaires. Le précepte est violé seulement si toutes les conditions mentionnées ci-dessous sont remplies. Si une ne l’est pas, le précepte est encore intact. Si on a violé un ou plusieurs préceptes, on doit les reprendre avec la ferme intention de ne plus les violer dans le futur.
– Les disciples :
1-« panatipata veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de ne pas tuer)
Ne pas tuer se réfère à tout être vivant, y compris les insectes.
Le premier précepte est violé si :
Il y a un être vivant (pano) dont on sait qu’il est vivant (panasannita) ; on a l’intention de le tuer (vadhacittam) ; on agit pour le tuer (upakkamo) et la mort en résulte (tena maranam).
2-« adinnadana veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de ne pas prendre ce qui ne m’a pas été donné)
Le deuxième précepte est violé si :
Il y a un objet appartenant à quelqu’un (para parigga hitam) ; on sait qu’il a un propriétaire (para parigga hita sannita) ; on a l’intention de le voler (theyya cittam) ; on agit pour voler (upakkamo) et l’objet est emporté (tena haranam).
3-« kamesu micchacara veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de ne pas commettre l’adultère)
Le troisième précepte est violé si :
On a l’intention d’avoir des rapports sexuels (sevanacittam) par un contact avec les organes génitaux, l’anus ou la bouche (maggena maggap pati padanam) ; on a des rapports (sevanappayogo) et on éprouve du plaisir (sadiyanam).
4-« musavada veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de ne pas mentir)
Ne pas mentir inclut aussi : ne pas médire, ne pas jurer et ne pas parler de choses inutiles.
Le quatrième précepte est violé si :
Il y a un mensonge (atatham vatthu) ; l’intention de mentir (visam vadana cittam) ; la parole est prononcée (tajjo vayamo) et l’autre croit ce qu’on a dit (parassata dattha vijananam dattha vijananam).
5-« sura meraya majja pamadatthana veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de ne pas consommer d’alcool ni de drogues qui conduisent à la négligence)
L’alcool désigne : champagne, vin, bière, pastis, whisky et autres. Drogues : opium, marijuana, LSD, ecstasy, cocaïne et autres. Les cigarettes et les médicaments contenant de l’alcool ne sont pas inclus.
Le cinquième précepte est violé si :
La substance est de l’alcool (mada niyam) ; il y a un désir de le boire (patu kamyata cittam) ; on le boit (tajjo vayamo) et il passe par la gorge (pitappa vesanam).
Les huit préceptes
Le troisième précepte est modifié comme suit et s’ajoutent trois nouveaux préceptes :
3-« abrahmacariya veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de ne pas avoir de rapports sexuels).
6-« vikala bhojana veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de ne pas manger après midi jusqu’à l’aube du prochain jour)
L’après-midi, on peut boire des jus de fruits ou consommer une des substances suivantes : miel, beurre, mélasse ou huile de sésame (produits considérés comme des médicaments au temps du Bouddha).
Le sixième précepte est violé si :
Dans le temps de midi jusqu’à l’aube du jour suivant (vikalo) ; on consomme (ajjho haranap payogo) des aliments ou ce qui est considéré comme nourriture (yava kalikam) et on l’avale (ajjho haranam).
7-« nacca gita vadita visuka dassana mala gandha vilepana dharana mandana vibhusanatthana veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de m’abstenir de danses, de chants et de spectacles ; de l’usage de parfums, maquillage et accessoires qui embellissent le corps)
S’abstenir soi-même de danser, chanter et jouer de la musique et s’abstenir aussi de regarder ou écouter les autres chanter, danser ou jouer de la musique. Les crèmes de soin de la peau sont autorisées.
Le septième précepte est violé si :
Il existe des divertissements (nacca-dini) ; on se déplace pour les voir ou les écouter (dassanat thaya) ; on regarde ou on écoute (dassanam). Pour la deuxième partie, il y a des accessoires pour embellir le corps (maquillage, parfums, bijoux = maladinam), on n’est pas malade (anunna takarana bhavo) et on les utilise (alankata).
8-« uccasayana mahasayana veramani sikkhapadam samadiyami. »
(Je m’efforce d’observer le précepte de m’abstenir de sièges et de lits hauts et confortables)
Dans les cultures asiatiques, ces sièges sont réservés aux personnes au rang social plus élevé que soi-même. Ce précepte doit contrer l’orgueil et aussi la langueur
Le huitième précepte est violé si :
Il y a un grand (ou haut) lit ou fauteuil (ucca sayana, maha sayanam) ; on est conscient de la taille du meuble (maha sayana sannita) et on s’y asseoit ou s’y allonge (ucca sayana).
– Les disciples : « imam atthamgasamannagatam buddhapannattam uposatham imanca rattim imanca divasam sammadeva abhirakkhitum samadiyami. »
(Je prends la ferme résolution d’observer correctement ces huit préceptes de l’Uposatha, déterminés par le Bouddha, pour un jour et pour une nuit)
– Le bhikkhu : « appamadena rakkhitabbani. » (Observez-les sans négligence)
– Les disciples : « ama bhante. » (Oui Vénérable)
Article publié par l’Institut d’Études Bouddhiques (https://bouddhismes.net/)