L’histoire de l’humanité débute il y a trois millions d’années, lorsque les chasseurs cueilleurs parcourent le globe. En développant l’agriculture, il y a 12 000 ans, l’homme se sédentarise, construit des sociétés, des empires. Le commerce et le savoir se développent. Des religions et idéologies universelles se répandent dans le monde entier. Guerres, catastrophes et épidémies apportent leur lot de souffrances. Dans cet ouvrage, qui puise dans les connaissances accumulées par le magazine Sciences humaines, Laurent Testot propose une approche globale de l’histoire à travers l’archéologie, l’anthropologie, l’économie, la géographie ou encore la démographie.
Dans ce grand récit de l’homme, l’auteur cite le bouddhisme à plusieurs reprises. La Voie du Milieu naît sous l’impulsion de Shakyamuni, au VIe siècle av-J.-C., dans une Inde majoritairement brahmanique. Vers -267, l’empereur Ashoka monte sur le trône et prend refuge. Désirant propager le message du Bouddha, il envoie des ambassades jusqu’en Égypte et en Macédoine. Il impose une orthodoxie annonçant la future scission entre partisans du Theravada, le Véhicule des anciens, et les réformateurs du Mahayana, le Grand véhicule, qui « prétend amener davantage de gens vers le salut ». La traduction du Sûtra du Lotus du sanskrit au chinois, vers 406, facilite la diffusion du bouddhisme sur le continent.
Un troisième courant apparaît en Inde entre les IVe et VIe siècles : le Véhicule de diamant, ou Vajrayana. Cette « hybridation entre le Mahayana et les dogmes hindous du courant shivaïte » devient majoritaire au Tibet, au Bhoutan et en Mongolie. Les hordes des steppes qui s’emparent de Bagdad, en 1258, comptent dans leurs rangs des adeptes de la Voie du Milieu et des chamanistes. Ces mêmes armées échouent à envahir le Japon quelques années plus tard, alors que le Pays du soleil levant connaît une floraison bouddhique sous l’impulsion, notamment, de moines zen ou amidistes.
Jeux de pouvoir, adaptation aux cultures locales, comme toutes les religions, le bouddhisme a su évoluer au cours de son histoire. Et a sans doute encore un rôle à jouer pour édifier le monde de demain, plus que jamais menacé par l’effondrement écologique.