Glossaire

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ABHIDHARMA (en sanskrit, abhidhamma en pali)

C’est l’ensemble des commentaires sur l’enseignement, l’analyse psychologique, philosophique et métaphysique de l’enseignement (le dharma) du Bouddha. Il comprend sept traités.

ANATTA (en pali)

C’est l’absence d’un soi immuable, d’une âme éternelle, dans les êtres vivants. Mais en fait, comme l’impermanence, elle s’applique à tous les phénomènes, objets, etc. qui constituent notre expérience habituelle de la vie. Donc pour les objets inanimés on peut parler de l’absence d’une « essence », d’une existence en soi. La pratique de la méditation, ou plus largement de la voie du Bouddha, consiste à réaliser, au-delà d’une compréhension purement intellectuelle, ces trois caractéristiques fondamentales de tous les phénomènes : l’impermanence, le caractère insatisfaisant et l’absence de soi. Quand nous réalisons cela, nous sommes libérés de tous nos attachements habituels à ces phénomènes.

ANICCA (en pali)

L’impermanence. Avec l’absence de soi (anatta, voir ci-dessous) et le caractère insatisfaisant (dukkha), ce sont, d’après l’enseignement du Bouddha, les trois caractéristiques fondamentales de tous les phénomènes que l’on peut percevoir, qui constituent notre expérience (seul le nirvana échappe à cela). L’impermanence provient du caractère conditionné des phénomènes : puisqu’ils dépendent de causes, quand les causes de leur apparition sont réunies, ils apparaissent, et dès qu’elles ne sont plus réunies, ils disparaissent (ils ont également évolué entre-temps). L’impermanence est le contraire de la permanence, elle ne signifie pas forcément que tout change en continu, mais plutôt que rien n’est permanent : même si un phénomène dure longtemps et peut nous sembler immuable, il finira tôt ou tard par prendre fin. Autrement dit : « tout ce qui est de nature à apparaître est de nature à disparaître… » (« …et lorsque cela disparaît, c’est le bonheur », selon la formule traditionnellement récitée lors des funérailles dans les pays bouddhistes). C’est cette impermanence qui est à l’origine du caractère insatisfaisant de tous les phénomènes : comment en effet pourrait-on se satisfaire de quelque chose qui risque de disparaître d’un instant à l’autre ?

COPRODUCTION CONDITIONNÉE (Prattyasamutpâda, en sanskrit)

Système de coapparition des phénomènes, l’autre nom de la vacance. L’expression pratityasamutpada apparaît très tôt dans le bouddhisme, dès le deuxième enseignement du Bouddha. Elle désignait alors la concaténation des douze liens ou maillons (nidAna) qui enchaînent les êtres à ce régime pathologique d’existence qu’est le samsara. Pratityasamutpada représente en la circonstance un mode spécifique d’apparition par causation réciproque où la manifestation de chaque facteur conditionne celle du suivant qui vient à son tour renforcer rétroactivement l’existence ou la prégnance de son prédécesseur. Il s’agit donc là de ce que l’on nomme aujourd’hui un « système en interaction ».

DHAMMAPADA

Stances de Bouddha ou recueil de paroles prononcées par le Bouddha. C’est l’un des textes les plus anciens du Canon pali.

JAÏNISME

Religion qui s’est développée en Inde à peu près à la même époque que le bouddhisme (vers le VIe siècle avant J.-C.), sous l’influence du maître Mahâvîra. Comme les bouddhistes, les jaïns cherchent à atteindre la libération, le nirvana. Une grande importance est accordée à la non-violence et à l’ascétisme, afin de purifier le karma pour pouvoir être libéré. Le jaïnisme compterait aujourd’hui environ dix millions de fidèles dans le monde, en majorité en Inde.

KAPALA

Terme sanskrit signifiant « crâne ». Tasse fabriquée à partir d’un crâne humain, utilisée autrefois dans des rituels.

KÔAN (en japonais, gong-an en chinois)

Il s’agit d’une anecdote, d’une situation ou d’une énigme mettant le plus souvent en scène des maîtres bouddhistes chinois du passé, et qui présente un caractère absurde, une situation ou une réplique qui n’a pas de sens raisonnable. Les kôans sont utilisés comme moyens d’enseignement, particulièrement dans la branche Rinzai du bouddhisme Zen (issu du bouddhisme Chan chinois) : les maîtres donnent des kôans à « résoudre » à leurs disciples par la méditation, afin qu’ils puissent dépasser l’esprit raisonnable et comprendre le sens caché, la réalité au-delà du monde conventionnel qui est évoquée dans ces anecdotes. Il y a plusieurs recueils célèbres de kôans, comme La passe sans porte ou Le recueil de la falaise verte, datant du XIIe siècle. Deux brefs kôans parmi des centaines : « Quel est le son d’une seule main qui applaudit ? », « Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ? ».

L’EXTINCTION

C’est une façon de désigner le nirvana. Cette expression provient de la métaphore du feu utilisée par le Bouddha. Dans le troisième sermon qu’il a fait après son Éveil, appelé le Sutta de l’incendie, le Bouddha dit que tout ce qui nous constitue est en feu : notre corps, nos sensations, nos perceptions, etc., jusqu’à notre conscience, sont comparés à du carburant en feu, sous l’effet du feu du désir, du feu de l’aversion et du feu de l’ignorance. L’extinction, éteindre ce feu, c’est atteindre le nirvana, qui est au-delà de tout ce que l’on peut percevoir ou ressentir. Et comme le feu, tout ce qui nous constitue, y compris notre cher « moi », peut s’éteindre sans qu’il n’y ait personne pour l’éteindre, simplement par épuisement du combustible. De même, nous pouvons atteindre le nirvana sans qu’il n’y ait personne qui « fasse » cela, simplement en cessant de rajouter des désirs et autres combustibles à notre feu, et en le laissant s’éteindre tout seul…

LA HAINE (dosa en pali)

C’est l’un des « trois poisons », des trois racines de la souffrance. C’est un désir en négatif, qui rassemble tous les types et degrés de l’aversion : la mauvaise volonté, la colère, l’irritation, la gêne, l’antipathie et l’animosité. La haine nous enjoint de supprimer ou d’éloigner son objet. Car l’ignorance fait que nous attribuons toujours ce sentiment à un objet, une personne, un événement, qui sont extérieurs à nous, et sur lesquels nous projetons cette haine. En fait, ce n’est pas extérieur, mais un phénomène intérieur, qui est le résultat mécanique de tous nos conditionnements, de nos expériences depuis la naissance, voire avant.

L’IGNORANCE (avijja ou moha en pali)

L’ignorance (ou égarement, aveuglement) est la première source de tous les maux et de nos renaissances perpétuelles dans le samsara, le cycle des existences. Elle est le contraire de la connaissance, nana. L’ignorance voile la véritable nature des phénomènes, les faisant apparaître comme permanents, agréables ou ayant une existence en soi, provoquant en nous une attirance ou une répulsion pour ces phénomènes. Lorsque nous sommes débarrassés de cette ignorance, nous réalisons qu’ils sont tous impermanents, sources de souffrance et dénués de soi, d’existence propre. L’ignorance figure donc en tête de ce qu’on appelle la chaîne de l’origine conditionnée, qui explique le mécanisme par lequel cette ignorance provoque au final la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort. L’ignorance est l’un des « trois poisons », et elle est à l’origine des deux autres (la haine et le désir). C’est ainsi le plus solide des dix liens qui nous retiennent dans le cycle des existences, le dernier dont il faut se libérer pour atteindre l’état être éveillé.

L’INTERDÉPENDANCE

Elle résulte du caractère conditionné de tous les phénomènes (y compris nos petites existences…) Puisque tous les objets, les êtres, les phénomènes sont conditionnés, cela signifie qu’ils dépendent d’un grand nombre de causes et conditions. Le monde peut donc être vu comme un grand réseau d’objets et de phénomènes reliés entre eux par cette interdépendance, chacun étant à la fois cause et conséquence de nombreux autres. Même si l’ignorance peut masquer cette réalité, et nous faire croire que certains phénomènes sont autonomes ou indépendants, il n’en est rien : si l’on examine avec sagesse le moindre objet qui est devant nos yeux, on réalise le nombre incroyable de circonstances, d’êtres vivants, d’actions, de composants, dans le monde entier, qui sont intervenus au bon moment et au bon endroit pour que cet objet se retrouve à cet instant devant nos yeux (sans parler de toutes les conditions qui ont été réunies pour que nous-mêmes soyons ici en cet instant en train de le contempler…). Vous pouvez tenter ce simple exercice pour entrevoir la richesse de ces liens d’interdépendance, qui nous lient avec toutes les choses de ce monde.

LE NOBLE SENTIER OCTUPLE

C’est la quatrième des Nobles Vérités énoncées par le Bouddha lors de son tout premier enseignement : c’est le moyen de mettre fin à la souffrance, le chemin qui conduit à la paix, à la sagesse, à l’Éveil, au nirvana. C’est la « voie du milieu », qui évite de se complaire dans les plaisirs des sens ou de se complaire dans la souffrance. Ce sentier est dit octuple, car il a huit composantes : ce sont la vision juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, les moyens d’existence justes, l’effort juste, l’attention juste et la concentration juste. La vision et la pensée justes constituent la sagesse ; la parole, l’action et les moyens d’existence constituent l’éthique, la moralité ; l’effort, l’attention et la concentration constituent la méditation. Le Bouddha présente cette voie comme un entraînement, quelque chose à pratiquer : il faut cultiver, développer ces huit aspects dans notre vie. Les huit rayons de la roue du Dharma, qui est souvent représentée dans les temples bouddhistes, symbolisent les huit branches du Noble Sentier Octuple.

LES 51 (OU 52) FACTEURS MENTAUX

Ils sont une des composantes des phénomènes selon l’Abhidhamma, le traité de philosophie bouddhiste. Dans les sutras, récits de la vie du Bouddha, les phénomènes sont considérés comme composés de cinq agrégats (la forme, les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience). Dans l’Abhidhamma, texte plus tardif, les phénomènes sont constitués par trois aspects : la conscience, les facteurs mentaux (cetasika en pali, sems byung en tibétain) et la forme. Ces facteurs mentaux sont au nombre de 52 selon l’Abhidhamma du Theravada, classés en bénéfiques, nuisibles ou neutres (dont l’effet dépend de l’état de la conscience), tandis que les Abhidhammas du Mahayana en répertorient 51, classés en six groupes qui recoupent les trois catégories précédentes. Certains sont neutres et toujours présents, comme le contact, la sensation, la volition etc. Parmi les facteurs bénéfiques, on peut citer la confiance, l’effort, l’absence de haine ; et dans les nuisibles, l’orgueil, l’ignorance, le doute, etc.

LES 12 MAILLONS DE LA COPRODUCTION CONDITIONNÉE

Il s’agit d’une façon traditionnelle, assez technique, de représenter l’enchaînement des causes (la façon dont certains phénomènes causent ou conditionnent l’apparition d’autres phénomènes). On peut la commencer par l’ignorance, qui cause les volitions etc., et qui, par douze étapes, arrivent à la décrépitude, à la mort et à toutes nos douleurs et lamentations. Les douze maillons sont les suivants : l’ignorance > les volitions > la conscience > le nom et la forme > les six bases des sens > le contact > la sensation > la soif > l’attachement > le devenir > la naissance > la décrépitude et la mort, et toutes nos souffrances. Ou, pour présenter cela d’une autre façon, si l’on se pose la question de l’origine de toutes nos souffrances, on peut remonter de proche en proche jusqu’à l’ignorance. Et, inversement, la libération des souffrances passe par la négation de toute cette chaîne, l’élimination successive de tous les maillons : en supprimant l’ignorance, on supprime les volitions, etc. jusqu’à supprimer les souffrances de la décrépitude et de la mort. Tout un programme !

LES QUATRE DEMEURES SUBLIMES (brahma-vihâra)

Également appelés les Quatre Incommensurables, il s’agit de quatre qualités ou sentiments, qui doivent être développés en soi et vis-à-vis des autres dans les relations humaines. Il s’agit de la bienveillance (metta en pali, maitri en sanscrit), de la compassion (karuna), de la joie altruiste (mudita) et de l’équanimité (pali upekkha, sk. upeksa). Ces qualités peuvent être développées lors de méditations particulières, où le pratiquant envoie des pensées bienveillantes à lui-même, puis à ceux qu’il aime, aux inconnus et jusqu’aux « ennemis », ou personnes avec qui les relations sont difficiles, jusqu’à englober tous les êtres. Le développement de ces qualités diminue l’autocritique et l’attachement au soi, et favorise l’ouverture et l’acceptation du monde et des autres tels qu’ils sont.

LES SIX ROYAUMES DU SAMSARA

Dans le bouddhisme, ce sont les six mondes où l’on peut renaître tant que l’on n’a pas atteint l’Éveil et que l’on erre dans le samsara. Trois sont des mondes inférieurs : le monde des enfers, où règnent la colère et la haine ; le monde des esprits affamés, incapables d’être rassasiés, où règne l’avarice ; et le monde des animaux, où règne l’ignorance. Les trois autres mondes sont supérieurs, mais font toujours partie du samsara : le monde des hommes, où règne le désir (mais c’est le seul où l’on puisse atteindre l’Éveil) ; le monde des dieux jaloux, où règne l’envie ; le monde des dieux, ou dévas, où règne l’orgueil. Ces six mondes peuvent être vus littéralement comme des mondes de renaissance, ou de façon allégorique comme les lieux où nous séjournons, nous, humains, dès que nous sommes sous l’emprise de l’émotion correspondant à chacun de ces mondes. On peut donc en une seule journée parcourir les six mondes, ou rester bloqué dans le même…

LES TROIS POISONS

Ce sont l’ignorance (ou l’illusion, la confusion), l’attachement (ou l’avidité, le désir) et l’aversion (ou la haine, la colère), les trois principales « souillures » de l’esprit, qui, selon l’enseignement du Bouddha, sont à l’origine de la souffrance et de tous les autres états négatifs de l’esprit. L’ignorance, notre aveuglement quant à la réalité des choses, serait à l’origine des deux autres. La Voie consiste à éliminer ces souillures et à développer les qualités opposées, à savoir la sagesse, le non-attachement et la bienveillance.

MAHAKALA

Mahakala est l’émanation courroucée de Chenrézi, le bodhisattva de la compassion. Il protège le dharma et les centres où les enseignements et les rituels ont lieu, contre les influences négatives et les forces hostiles. Il est invoqué dans toutes les écoles du bouddhisme tibétain, comme l’une des forces les plus puissantes dans l’anéantissement de toute notre négativité.

MAHAYANA

École dite aussi du « Grand Véhicule ». C’est l’une des principales écoles du bouddhisme. On la trouve notamment au Japon, Corée, Népal, Tibet, Mongolie, Vietnam et Chine.

MANTRA

C’est une syllabe, ou une phrase, que l’on répète afin de pacifier l’esprit, tout en rendant hommage à une divinité. Les mantras sont principalement utilisés dans l’hindouisme et le bouddhisme. Ils sont parfois associés avec un chapelet qui permet de comptabiliser le nombre de répétitions. Le plus connu, issu du bouddhisme tibétain, est le mantra de Tchenrézi (le bodhisattva de la compassion), « Om mani padmé houng », que l’on peut traduire par « Le joyau dans le lotus ».

MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction)

Méthode de réduction du stress basée sur la pleine conscience. C’est Jon Kabat-Zinn, professeur de médecine, enseignant et docteur en biologie moléculaire, qui après avoir découvert et pratiqué la pleine conscience en suivant l’enseignement d’un maître coréen, Seung Sahn, dans les années 70, a développé le premier, en 1979, la MBSR.

NIRVANA

État de sérénité et de plénitude, libre des passions et de la souffrance, qui marque la fin des renaissances et l’extinction du phénomène. C’est la réalisation de la Voie bouddhiste. On y parvient après avoir renoncé notamment au désir humain, à l’attachement.

OM MANI PADMÉ HOUNG

C’est sans doute le mantra bouddhiste le plus connu. C’est le mantra du bodhisatta de la compassion (1). Son rayonnement est universel. Les six syllabes sont parfois suivies d’une septième, optionnelle, HRIH, une « syllabe-essence » qui actualise la compassion d’Avalokitésvara ou de Tchenrézy.

Le OM, symbolise le corps, la parole et l’esprit du pratiquant. Et le corps, la parole et l’esprit du Bouddha.

La voie est indiquée par les quatre syllabes suivantes.

MANI, « le joyau », symbolise les moyens de la méthode – compassion et sagesse.

PADMÉ, « le lotus », symbolise la sagesse. La pureté doit être acquise par l’unité indivisible. Le HOUNG, symbolise l’union de la méthode et de la sagesse.

Le mantra signifie qu’en pratiquant la voie bouddhiste et en développant la sagesse et la compassion, il est possible de réaliser l’Éveil du bouddha. Et de transformer son corps, sa parole et son esprit, en corps, parole et esprit purs et glorieux d’un Bouddha.

(1) Le Dalaï-Lama est considéré comme une manifestation du bouddha de la compassion : Tchenrézi, en tibétain, et Avalokitésvara en sanskrit. Om mani padmé houng est son mantra.

PARINIRVANA

Au moment de sa mort, à l’âge de 80 ans, le Bouddha réalisa le Parinirvana. Avant d’y entrer, il demanda à trois reprises à ses disciples s’ils avaient encore des questions à lui poser. Personne ne répondant, il leur parla une dernière fois : « Soyez vos propres flambeaux, prenez pour flambeau la Doctrine, ne prenez pas d’autre flambeau, prenez refuge en vous-même, prenez refuge en la Doctrine, ne prenez pas d’autre refuge ». Tel est son ultime message. Puis, il entra dans le Parinirvana : cet Éveil complet qui manifeste la fin de ses renaissances dans le cycle des existences, le nirvaṇa se réalisant, quant à lui, au cours de la vie.

PHÉNOMÈNES CONDITIONNÉS

C’est une syllabe, ou une phrase, que l’on répète afin de pacifier l’esprit, tout en rendant hommage à une divinité. Les mantras sont principalement utilisés dans l’hindouisme et le bouddhisme. Ils sont parfois associés avec un chapelet qui permet de comptabiliser le nombre de répétitions. Le plus connu, issu du bouddhisme tibétain, est le mantra de Tchenrézi (le bodhisattva de la compassion), « Om mani padmé houng », que l’on peut traduire par « Le joyau dans le lotus ».

PITAKA

Pitaka signifie « Corbeilles », Tipitaka « les Trois Corbeilles », comprenant :

  1. Sutta-Pitaka : Corbeille des Discours du Bouddha, c’est-à-dire les cinq nikaya
  2. Vinaya-Pitaka : Corbeille de la Loi (des Préceptes), pour les moines et moniales seulement
  3. Abhidharma-Pitaka : Corbeille des Commentaires (par les disciples du Bouddha).

PRENDRE REFUGE

« Prendre refuge » signifie développer l’intention altruiste, d’une pratique continue lorsqu’une personne décide d’entrer dans la voie du dharma. La prise de refuge se fait au cours d’une cérémonie où les nouveaux adeptes décident de suivre l’enseignement du Bouddha et d’entrer dans la communauté des disciples. L’aspirant bouddhiste prend alors refuge dans les Trois Joyaux : le Bouddha, le Dharma, le Sangha. La prise de refuge est un engagement à pratiquer et étudier !

QUATRE NOBLES VÉRITÉS

La métaphore du médecin est souvent proposée pour expliquer le rôle du Bouddha dans la libération des êtres à l’égard de la souffrance. Tout d’abord, avec la première Noble Vérité, il pose le diagnostic en constatant la souffrance. Ensuite, il en montre l’origine, c’est la deuxième Noble Vérité : nous souffrons parce que nous nous nourrissons constamment de « trois poisons ». Le premier poison est la passion ou plutôt cette soif inextinguible, ce désir qui ne s’assouvit jamais, car il est toujours remplacé par un autre. Le deuxième poison est l’ »aversion ». Il fait référence au mouvement de rejeter loin de soi tout ce qui déplaît, dérange et irrite. Enfin, le troisième poison est l’ignorance, cet aveuglement qui nous empêche de regarder dans la bonne direction. Elle nous empêche d’être ouverts à ce que nous sommes, ainsi qu’au monde et aux autres. Avec la troisième Noble Vérité, le Bouddha dit qu’il est possible que cette souffrance chronique cesse. Il y a un état de santé qui est celui de chaque être humain primordialement. Et, enfin, comme cette cessation est progressive, la quatrième Noble Vérité va tracer le chemin qui mène à cet arrêt.

SAMSARA (k’orwa)

Cycle sans fin des renaissances. Il dure jusqu’à la réalisation de l’état de Bouddha qui signe aussi la fin du karma.

TANTRAS

Ce terme désigne le fil de trame d’un tissu, et aussi la règle, la doctrine. Ce sont des textes (environ 500 dans le bouddhisme tibétain) apparus au nord de l’Inde, qui exposent des pratiques, des rituels, des mantras, et mettent en scène différentes déités. Ces textes sont la base des pratiques du bouddhisme tantrique ou Vajrayana, visant à libérer les êtres de la souffrance et à les conduire vers l’Éveil.

THERAVADA

Doctrine des « anciens », la seule des dix-huit écoles nées en Inde avant l’apparition du Mahayana subsistant aujourd’hui. De tradition pali, héritière du bouddhisme primitif, on la trouve surtout de nos jours au Sri Lanka, qu’on appelle aussi le « second berceau du bouddhisme ». Elle transmet les sutras, les enseignements du Bouddha historique.

TOUMO

Terme tibétain qui désigne une technique de yoga destinée à augmenter la production de chaleur du corps. Cette technique fait partie des six yogas de Naropa, dont on voit l’utilité pour les moines tibétains, afin de résister au froid pendant de longues périodes en isolement dans des grottes ou des abris précaires. Le toumo combine des techniques de respiration, de visualisation et de récitation de mantras. On raconte qu’à la fin de leur formation, les moines devaient faire la preuve de leur maîtrise en étant capables, en plein hiver, d’augmenter la chaleur de leur corps au point de faire sécher des linges trempés dans l’eau glacée qu’on leur mettait sur les épaules.

TULKU

Dans le bouddhisme tibétain, ou Vajrayana, on appelle Tulku la personnalité religieuse, le maître, qui est reconnu comme la réincarnation d’un grand lama. Le Tulku choisit de renaître pour aider les êtres à se libérer du cycle des renaissances.

UPANISHADS

Ce sont des commentaires philosophiques des védas, qui auraient été rédigés dans le nord de l’Inde, pour les plus anciens vers 800 avant J.-C. (bien que leur datation soit très approximative). Il y a 108 upanishads réunies dans le canon de la Muktika, dont dix majeures, mais il y en aurait en tout plus de 200. Elles contiennent les principes philosophiques qui sont à la base de la religion hindouiste, par exemple les notions de brahman (la réalité ultime) et d’atman (l’âme ou le vrai soi), ou l’explication de la syllabe divine « Aum ».

UPAYA

Les moyens habiles. C’est une notion particulièrement développée dans le bouddhisme Mahayana et Vajrayana, où les maîtres doivent avoir la capacité de déterminer la méthode, le « moyen habile » adapté à chaque disciple, qui lui permettra d’atteindre le nirvana le plus rapidement possible, en fonction de ses caractéristiques propres. Le critère est l’efficacité, et le sens peut évoluer parfois vers la recherche d’une technique représentant une sorte de raccourci pour éviter un chemin « normal » jugé trop long ou trop ardu, avec le risque que le moyen habile, comme tout objet, finisse par devenir objet d’attachement et obstacle sur la Voie.

VAJRAYANA

École bouddhiste dite du « bouddhisme tibétain », ou plus largement « bouddhisme de l’Himalaya ». On la trouve pour l’essentiel au Tibet, au Népal, au Ladakh, au Bhoutan, au Zanskar, en Mongolie, en Kalmoukie et au Japon. On la trouve aussi en Occident, dans tous les pays où cette tradition est enseignée comme en France.

VEDA

Ensemble de textes sacrés, composés en sanskrit, qui auraient été reçus par révélation (par l’audition) par des sages indiens de l’antiquité. Les plus anciens dateraient du XVe siècle avant J.-C. Ils sont à la base de la littérature indienne, de la philosophie vedanta et de la religion védique, qui est l’ancêtre du brahmanisme et de l’hindouisme.

VINAYA

Ce sont les textes de formation monastique, principalement les codes de discipline des moines et des moniales. Il présente entre autres les différentes règles monastiques (227 pour les moines), avec pour chacune l’anecdote qui a conduit le Bouddha à édicter cette règle : le Vinaya a été constitué au cours du développement de la communauté monastique, en fonction des différents problèmes ou infractions qui venaient à la connaissance du Bouddha.

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François Leclercq

François Leclercq est le fondateur de Bouddha News, site internet qui a pour but de diffuser des informations et des conseils pratiques sur le bouddhisme et la spiritualité. François Leclercq est né et a grandi à Paris. Il a étudié le bouddhisme à l'Université de Paris-Sorbonne, où il est diplômé en sciences sociales et en psychologie. Après avoir obtenu son diplôme, il s'est consacré à sa passion pour le bouddhisme et a voyagé dans le monde entier pour étudier et découvrir des pratiques différentes. Il a notamment visité le Tibet, le Népal, la Thaïlande, le Japon et la Chine.

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