Quand, à l’âge de treize ans, son oncle lui demande ce qu’il veut faire plus tard, Bruno Lallement lui répond aussi sec : « Je veux être heureux ! » À quoi bon avoir un métier, une femme et des enfants si l’on n’est pas heureux ? songe-t-il alors face à l’air interloqué de son interlocuteur.
La recherche du bonheur lui a tenu lieu de cap, d’étoile polaire. Très jeune, il est parti en quête de cette sérénité et de cette équanimité qui ont tant manqué à ses parents et à sa famille. Il les a puisés d’abord dans la nature et dans les livres de spiritualité, de psychologie et de philosophie comparée. Las, après trois années de vie en entreprise, un licenciement, une rupture amoureuse, et une famille en souffrance sur laquelle il ne peut pas compter, il se retrouve à la rue, sans domicile fixe. Fondamentalement optimiste, il rebondit rapidement, se lance dans le théâtre de rue, avant de se former à la psychologie humaniste et d’ouvrir son propre cabinet à l’âge de vingt-cinq ans dans l’est de la France. Il poursuit alors sa quête de sens, se tourne vers les philosophies extrême-orientales et indiennes, découvre le zazen auprès de Karl Graf Durkheim, s’initie à la gestalt-thérapie, à l’hypnose, à l’analyse transactionnelle et à la somato-thérapie.
Mais, c’est une rencontre, celle d’un grand maître tibétain, Shimed Rigzin Rinpoché, duquel il recevra des enseignements de manière informelle pendant près de quinze ans, qui lui ouvre la voie de sa propre réalisation. « Rinpoché possédait cette force magnétique qu’ont tous ces grands maîtres qui fait qu’à leur contact, toutes nos amarres cèdent les unes après les autres, parce que notre destinée est de rejoindre la lumière que nous sommes intrinsèquement », confie Bruno Lallement. Face à cet homme, miroir immaculé dans lequel il peut observer les reflets de son propre esprit, il se transforme peu à peu.
« Une présence qui m’accompagnait »
Le jour et à l’heure de la disparition de Shimed Rigzin Rinpoché, alors qu’il marchait, en pleine nuit dans son village alsacien en compagnie de sa compagne, il se trouve entouré d’un immense nuage de lucioles, dont la lumière scintille tout autour d’eux, lui procurant un profond sentiment de joie. « Après son décès, souligne-t-il, j’ai toujours ressenti comme une présence qui m’accompagnait. Chaque fois que j’enseignais, c’est comme s’il était là avec moi. »
« Rinpoché possédait cette force magnétique qu’ont tous ces grands maîtres qui fait qu’à leur contact, toutes nos amarres cèdent les unes après les autres, parce que notre destinée est de rejoindre la lumière que nous sommes intrinsèquement. »
Formateur et conférencier, Bruno Lallement transmet, depuis plus de trente ans, une démarche de réalisation personnelle auprès de nombreux corps de métiers (enseignants, médecins, infirmiers, policiers, entrepreneurs) dans des entreprises, des hôpitaux et d’autres établissements publics. Il a rendu compte de celle-ci dans un livre, Comment utiliser pleinement votre potentiel, devenu un best-seller. « Si tu rencontres un problème, aime-le, aime la personne qui a créé ce problème et aime-toi », lui dit un jour son maître, véritable lumière dans sa vie, à un moment où il se trouvait confronté à une difficulté. « L’amour inconditionnel est la lumière qui révèle tout », insiste-t-il dans son second livre, Quand la vague réalise qu’elle est l’océan, publié en 2017. « Le monde auquel nous aspirons doit d’abord se manifester en nous-mêmes, car, en effet, comment apporter et propager la paix autour de nous et dans le monde si nous ne sommes pas profondément en paix avec nous même », s’interroge-t-il dans son troisième opus, Tu ne peux désirer une chose et cultiver son contraire. Plaidoyer pour plus de cohérence et d’altruisme dans nos vies.