Nous pouvons choisir d’utiliser ce temps pour entrer en amitié avec notre propre esprit, pour lui donner l’occasion de se manifester dans toutes ses dimensions. Pourtant la première chose que nous pouvons faire est simple : il s’agit de travailler sur nous-mêmes, de reconnaître comment notre peur mène le bal, peur des autres, peur de l’avenir, peur d’être jugé… Le vrai courage, c’est de regarder sa peur. Si nous le faisons, alors nous pouvons entrer en contact avec la réalité et avec les autres, là où nous sommes, dans notre propre écosystème, avec humilité et confiance, parce que nous n’avons rien à cacher. Le changement de société commence là.
Plus le monde sombre dans la peur et la confusion, plus grande est notre responsabilité de maintenir notre santé d’esprit et de faire rayonner la présence, la compassion et la confiance.
« Plus le monde sombre dans la peur et la confusion, plus grande est notre responsabilité de maintenir notre santé d’esprit et de faire rayonner la présence, la compassion et la confiance. »
Voici une pratique quotidienne pour rester dans l’ouverture et le contact, même à distance.
Commencer en soi-même
Méditer, c’est s’établir en nous-mêmes pour dépasser un état d’esprit craintif et réactif, une tendance à la victimisation. Dans cet espace sans tabou, fait d’amour et de respect pour soi, nous pouvons faire une pause quotidienne et regarder ce qui nous arrive comme une invitation à nous connecter aux sources profondes de la confiance.
Prenez votre posture habituelle de méditation. Posez-vous en vous-même et respirez profondément. Sentez vos pieds sur le sol, votre souffle, l’air qui entre et qui sort et vous connecte avec un espace plus vaste, ouvrez la fenêtre de votre cœur/esprit et la fenêtre de la pièce si vous pouvez !
Inspirez
Laissez venir vos émotions, l’espoir et la peur, la confusion, le contentement et l’irritation, la frustration… Quels que soient les sentiments qui surgissent, inspirez-les, ce sont les vôtres, ils ne vous menacent pas, ils sont une invitation à ne pas fuir, à mieux vous connaître.
Expirez
Relâchez-les dans l’espace extérieur avec le souffle. Laissez tout ce matériau de l’esprit se déposer comme des vagues sur le sable d’une plage.
Continuez aussi longtemps que vous le désirez en synchronisant votre démarche avec le souffle. Cela introduit de la détente, de l’air frais, la possibilité que tout cela puisse se transformer, que rien n’est figé.
Inspirez
Quand votre mental est plus calme, démêlez vos émotions, travaillez si possible avec une émotion à la fois, une pensée, une personne à la fois, cela peut être vous-même ou quelqu’un d’autre. Inspirez le sentiment qui surgit avec douceur.
Expirez
En laissant ce sentiment se dissoudre avec le souffle, non pas pour chasser le malaise, mais pour le détendre dans l’espace.
À chaque inspiration, amenez un sentiment, une situation à la conscience, et à chaque expiration, laissez-les se dissoudre. Ressentez l’espace ouvert ainsi créé en y apportant de la chaleur et de la bienveillance. Continuez pendant un certain temps, jusqu’à ce que vous touchiez votre vulnérabilité, votre propre tendresse dans le cœur.
Être ami avec soi-même
Au cours de ce processus, nous transformons les émotions, particulièrement celles qui nous paniquent, qui sont bloquées, dures, anxiogènes parfois, en ouverture du cœur. Nous le faisons sans y « penser », de façon directe, simple et synchronisée avec le souffle. Nous apprenons à travailler avec l’énergie « négative » sans panique, sans confusion, parce que nous comprenons qu’elle peut se transformer, évoluer. Nous utilisons la douceur et la simplicité qui consistent à être présent à la qualité de son émotion et à l’accueillir, plutôt que de la combattre ou de la dissimuler. Alors la confusion se transforme en connaissance de nous-mêmes, en tendresse pour soi-même et en bienveillance pour les autres.