Dans chaque exercice, il est important qu’il n’y ait pas d’interruption dans la notation. Nous ne le répéterons jamais assez : dans la pratique de la méditation Vipassana, il est important de suivre l’exemple d’une personne qui essaie de faire du feu. Autrefois, une personne devait frotter sans s’arrêter deux bâtons secs jusqu’à ce que le feu prenne dans le combustible. Au fur et à mesure que les bâtonnets s’échauffaient, il fallait fournir plus d’efforts et frotter sans interruption. Ce n’était que lorsque l’on avait allumé le feu qu’on était libre de se reposer. De même, un méditant devrait travailler ardemment pour qu’il n’y ait pas d’interruption entre l’acte de noter précédent et celui qui suit, ni entre la concentration précédente et celle qui suit. Les sensations douloureuses une fois notées, il revient à sa pratique habituelle de « montée, descente ».
Noter en marchant
Quand on marche, noter chaque pas : « droite, gauche » ou « marcher, marcher ». À chaque pas, il faut noter le mouvement dès que la jambe se lève jusqu’à la fin, quand elle se pose. En marchant à pas rapides ou lors d’une longue marche, noter chaque pas : « droite, gauche » ou « marcher, marcher ». Dans le cas d’une marche lente, chaque pas peut être divisé en trois sections : lever, avancer et poser.
Un méditant devrait travailler ardemment pour qu’il n’y ait pas d’interruption entre l’acte de noter le moment précédent et celui qui suit, ni entre la concentration précédente et celle qui suit.
Au début de l’exercice, on note deux sections à chaque pas : « lever » en fixant l’attention sur le mouvement ascendant de la jambe du début à la fin, et « poser » sur le mouvement de descente du début à la fin. C’est ainsi que l’on procède pour la pratique de la première étape qui consiste à noter « lever, poser ». On fera remarquer, ici, qu’au moment où l’on note « poser », lorsque la jambe se pose lors d’un pas, il arrive généralement que l’autre jambe se lève pour commencer le pas suivant. Cela ne doit pas être permis. Le pas suivant doit débuter seulement après la fin du pas précédent, comme ceci : « lever, poser » pour le premier pas et ensuite « lever, poser » pour le suivant. Après deux ou trois jours, cet exercice sera facile et l’on divisera chaque pas en trois sections, que l’on notera « lever, avancer, poser ». Pour le moment, un méditant doit commencer l’exercice en notant « droite, gauche » ou « marcher, marcher » en marchant rapidement, et en notant « lever, poser » en marchant lentement.
Mahasi Sayadaw
Traduction : Christian Galliou