Le goût silencieux marche à pas lents dans le Japon sacré, c’est-à-dire dans une assiette. Nous apprenons à travers ces pages que le Zen se loge dans chaque grain de riz, chaque légume, chaque geste. Valérie Duvauchelle a vécu plusieurs années dans les temples zen, où elle a appris à faire du repas l’occasion d’un éveil. La cuisine devient, ici, le laboratoire de l’âme. On suit le parcours passionnant de cette femme étrangère dans un pays et une spiritualité qu’elle découvre ; étrangère à elle-même aussi jusqu’au jour où elle comprend que le repas est l’occasion de renouer avec l’essentiel de sa vie, car la nourriture nous relie au cosmos. Elle redresse son existence grâce au bouddhisme qui est avant toute chose une pratique du réel qui réveille, une façon d’activer le miracle de la réalité par une posture d’être qui commence dans un bol de riz. Car, à l’image du bol, nous pouvons recevoir l’univers, réveiller le corps de la terre en nous.
Nous comprenons à travers ces pages à quel point la nature est l’essence du spirituel. Ici, les plats ont le goût du cœur. Valérie Duvauchelle écrit que « l’éveil par la nourriture, c’est simplement se remettre dans l’axe de notre complétude, se laisser pénétrer par toutes les saveurs du monde ». Son livre nous en persuade au point que la dernière page tournée, on entre dans sa cuisine d’un pas neuf et on redécouvre la grâce d’un repas
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