Dès 1973, l’auteur fut l’élève et, à partir de 1996, la compagne et collaboratrice d’Arnaud Desjardins (1925-2011). Celui-ci fut d’abord un réalisateur de films diffusés en prime time sur la chaîne nationale qui firent connaître les spiritualités d’Orient à un large public comme Le Message des Tibétains ou les deux documentaires consacrés au Zen japonais avec maître Deshimaru.
Lors de ses séjours en Inde, il devint le disciple d’un philosophe, Swami Prajnanpad qui, des années plus tard, lui demanda d’enseigner à son tour en fondant en France un ashram qui serait aussi un lieu de rencontre entre les différents courants spirituels. Le dernier, Hauteville en Ardèche, existe et reçoit encore. Proche du Dalaï-Lama, du Karmapa, de Mathieu Ricard, mais aussi de maîtres soufis ou chrétiens ou d’Alexandra David-Neel, qu’il filma centenaire à Digne, Arnaud Desjardins est considéré aujourd’hui comme un grand instructeur spirituel laïque qui sut créer une synthèse adaptée à l’Occident. Le témoignage de Véronique Desjardins est à cet égard triplement précieux : il porte bien son titre, car il nous fait entrer dans l’intimité de sa quête personnelle depuis l’enfance à travers des rapports difficiles avec les parents, les émois de l’adolescence, les crises de la jeunesse et de l’âge mûr, les amours déçues… Bref, ce qui fait le quotidien d’un être vivant. Puis il y a ce besoin de comprendre, d’évaluer, d’aller vers un absolu, de suivre des enseignements qui fassent grandir autre chose en soi. Et enfin, il y a tout ce rapport au maître spirituel, parfaitement décrit et analysé, qui se transforme dans son cas précis dans une histoire d’amour. Un livre puissant, admirablement bien écrit, qui dévoile les multiples facettes d’une existence en quête d’affranchissement