Vipassana

Cher Vénérable,
Une fois la capacité de concentration développée à partir du regard intérieur, comment développer la vision pénétrante de Vipassana, qui dévoile la connaissance que deux phénomènes – intérieurs ou extérieurs – ne se manifestent jamais simultanément, mais toujours l’un après l’autre ?
Avec mes profonds respects.

Vénérable Nyanadharo : La concentration est suffisamment développée lorsqu’on note que l’accès au monde intérieur s’ouvre dès que l’intention d’y plonger se produit. Les pensées s’atténuent instantanément et peuvent même disparaître. Les informations provenant de son intériorité sont suffisamment denses et conséquentes pour que le mental n’éprouve plus le besoin impérieux de combler l’absence de perceptions par de nouvelles pensées ou autres distractions habituelles.

Même si les yeux entrouverts captent toujours le monde extérieur à travers un regard panoramique focalisé sur rien, on n’accorde plus d’intérêt à ces informations pour privilégier le monde intérieur. Celui-ci s’exprime alors à travers plusieurs canaux : visuel, auditif, sensitif, voire olfactif. Pourtant, même si cet état et ses diverses expressions peuvent paraître « intéressants » et agréables, progressivement on ne va et on ne doit pas plus y accorder d’intérêt qu’aux phénomènes extérieurs grâce à l’établissement d’un regard panoramique intérieur, qui ne privilégie aucune de ces perceptions. La connaissance intuitive inhérente à la vision pénétrante peut alors s’exprimer.

Tant que l’on différencie les deux mondes (intérieur et extérieur), on est encore dans le mental. Le chemin du milieu n’est ni dedans ni dehors, c’est l’état d’équilibre entre les deux mondes, intérieur et extérieur. Tout est présent, mais rien n’est perçu.

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