Cher Rinpoché,
Vivant avec mes cinq enfants, je fais face à une certaine difficulté pour trouver du temps et de l’espace à une quelconque pratique. Auriez-vous un conseil ?
Un aspirant pratiquant frustré.
Vénérable Dagpo Rinpoché : Il y a ou non pratique du Dharma en fonction de l’état d’esprit, et non de l’activité.
Pour transformer ce que l’on fait en pratique, il faut et il suffit d’établir une motivation appropriée. Cela est vrai qu’il s’agisse de méditer ou de faire le ménage, la cuisine, s’occuper des enfants, etc.
En fonction des tendances et capacités des pratiquants, on distingue trois niveaux de motivation, qui consistent à orienter ce qu’on s’apprête à faire respectivement en vue :
- de se préparer de bonnes renaissances futures
- de se libérer du samsara
- d’atteindre l’Éveil de Bouddha pour accomplir le bien de tous les êtres.
Méthode :
Le matin, au réveil, prendre un court instant pour établir l’une de ces trois motivations.
- Se réjouir d’être encore en vie.
- Songer que, puisqu’on entame une nouvelle journée, on va essayer de ne pas gaspiller ce temps précieux, mais d’en tirer parti pour établir les causes de celui des trois objectifs ci-dessus qu’on a retenu, au travers de ce qu’on fera tout au long de la journée (y compris se laver, manger, travailler, etc.). Développer la détermination de se comporter de manière éthique et bienveillante, de garder le mieux possible le contrôle de son esprit, en le protégeant des facteurs perturbateurs (attachement, irritation, ignorance, etc.).
- Si possible, raviver la motivation en cours de journée. Le soir, faire un court bilan. En cas d’écarts par rapport à la motivation du matin, les regretter et décider de faire mieux le lendemain. Faire la dédicace de tout ce qu’on a fait de bien ce jour-là, et plus largement au cours des trois temps, par exemple pour le bien de tous les êtres, ou pour obtenir au plus vite la libération, etc.
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