Cher Vénérable,
De tradition catholique, je suis homosexuel et regrette la position des religions monothéistes sur ce sujet. Du coup, je me suis éloigné de l’Église, mais ne souhaite pas vivre sans spiritualité. J’ai découvert le bouddhisme il y a peu. Si cette spiritualité ne condamne pas ce penchant sexuel, le Dalaï-Lama a rappelé il y a quelques années que « selon les textes fondamentaux du bouddhisme, il y a dix actes nuisibles à éviter, dont l’inconduite sexuelle ». Précisant que l’homosexualité en faisait partie, avant d’expliquer que s’il y avait une satisfaction non violente, il n’y avait donc aucun problème. C’est un peu confus… Quelle est la position du bouddhisme sur l’homosexualité ?
Vénérable Nyanadharo : Le bouddhisme n’édicte aucune règle ni exclusion concernant les problématiques de ce monde, qu’il s’agisse de conflits armés, de politique, d’homosexualité, de véganisme ou du mouvement des gilets jaunes. Dans son enseignement, le Bouddha préconise seulement à chacun de se replacer continuellement au niveau du méditant qui veille en soi et qui se doit d’observer tout phénomène intérieur ou extérieur sans jugement, sans désir de prolonger celui qui est agréable ni d’interrompre celui qui est désagréable. Cette vigilante observation en méditation reste à la portée de tous.
La nature a doté chacun d’entre nous d’une part d’énergie masculine et d’une part d’énergie féminine en équilibre, mais chacun est libre d’orienter sa sexualité en privilégiant telle énergie ou telle autre.
Une des notions fondamentales du bouddhisme réside dans l’impermanence. Absolument rien n’est permanent et définitif, pas plus le corps que l’esprit, que le plan hormonal ou son orientation sexuelle. Il faut accepter sa tendance naturelle de l’instant comme la possibilité d’en changer sans subir le carcan des croyances et de l’environnement.
Le Bouddha a enseigné la Voie du milieu. À chacun de trouver cette voie, son chemin propre fait d’équilibre et de plénitude qui lui apporte bonheur et sagesse.