Cher Docteur,
J’ai commencé à lire des livres sur le bouddhisme à l’âge de 15 ans, cela m’a toujours apporté beaucoup de compréhension, d’apaisement et aussi des techniques de méditation que j’expérimentais seule. Il y a cinq ans, j’ai commencé la méditation zazen avec Marc de Smedt, et j’ai senti immédiatement que c’était pour moi. Cela fait un an que je pratique au quotidien, mais seule, car j’ai déménagé à la campagne. Faut-il avoir un maître confirmé pour évoluer dans la voie ? Merci.
Docteur Dinh Hy Trinh : Chère Madame,
C’est une question délicate, et je pense que les points de vue peuvent varier selon les écoles bouddhiques. Certaines, comme celles du Vajrayana, dont l’enseignement peut être en partie ésotérique, ou du Chan (Zen) dont l’enseignement se transmettrait « directement, de cœur à cœur », conseilleraient je crois, de suivre un maître plutôt que de se débrouiller seul. Dans l’enseignement originel du Bouddha, celui-ci insiste par contre sur l’effort personnel, comme cela a été rapporté dans le Sutra de la Grande Extinction (Mahaparinibbana) : « Lorsque je ne serai plus là, demeurez en faisant du Dhamma votre propre île (dipa), votre propre refuge, mais de rien d’autre. Demeurez en faisant de vous-même votre île, votre refuge, mais de personne d’autre ». Le maître est là pour guider le disciple, mais c’est à lui de marcher sur la Voie.
Dans votre cas particulier, qui étudiez déjà depuis longtemps le bouddhisme et pratiquez régulièrement la méditation, je ne suis pas sûr que vous auriez besoin d’un autre maître (« confirmé » dites-vous, mais comment et par qui peut-il être « confirmé » ?). Suivez ce que vous sentez, c’est au fond de vous-même que vous trouverez la réponse.
Bonne continuation !